Eloge du local

S’ancrer pour faire résonner et renforcer les liens

Qu’est-ce qui fait territoire aujourd’hui ?

Est-ce une frontière dessinée sur une carte, un périmètre de projet, un passé commun, une série d’équipements partagés  ? Peut-être tout cela à la fois, mais aussi bien davantage. À l’Atelier HOZE, nous croyons que le territoire n’est pas un état donné, mais un processus vivant, en constante transformation. Il se fabrique, se transforme, s’habite : dans le temps, dans l’espace, dans les usages. Faire territoire, ce n’est pas simplement intervenir sur un sol.

Nous avons grandi dans un territoire marqué par l’urbanisme d’après-guerre : un héritage souvent caractérisé par le zonage et la segmentation, qui a isolé les individus et les usages. Zeenat Hoang, fondatrice de l’Atelier HOZE, est Sénémarnaise depuis 1984 et témoin du développement des villes nouvelles. Être du territoire, y vivre et y travailler nourrit notre envie d’agir pour le faire évoluer : participer à sa transformation, renforcer ses liens et en prendre soin au quotidien.

Être sur place, connaître le terrain, ses acteurs et ses enjeux, c’est pouvoir mobiliser des ressources locales et construire des projets au plus près des besoins réels. Nous croyons au potentiel d’une synergie locale, capable de relier les acteurs, de faciliter les échanges et de renforcer l’autonomie des territoires. Comme l’exprime Alberto Magnaghi dans Le Projet local  : « Bâtir une ville soutenable, c’est agir sur une proximité visible  – économique, sociale, écologique – et renforcer l’autonomie des territoires. Le projet devient alors un outil d’émancipation, une mise en capacité des communautés. »

Tisser un écosystème matériel et immatérielle

Faire local, c’est plus que réduire les distances : c’est mettre en réseau des acteurs et des ressources pour créer un écosystème vivant. Cela passe par :

le soin porté aux liens humains, à travers une coopération réelle et des chantiers participatifs qui intègrent pleinement les habitants ;
la mobilisation d’acteurs locaux : maîtres d’ouvrage, entreprises, associations, habitants ;
le choix de matériaux géolocalisés et géosourcés ;
des engagements forts comme le réemploi et le circuit court, qui renforcent l’économie locale et limitent l’impact environnemental.

Ces engagements sont des leviers puissants pour transformer l’urbanisme, l’économie et la société : un territoire attractif et résilient est un territoire capable de mobiliser ses propres ressources et de coopérer.

Le local, point d’ancrage et de résonance

Le local n’est pas une limite : c’est un point d’appui depuis lequel expérimenter et transmettre. Lorsqu’un projet s’ancre dans un territoire — dans ses usages, ses matériaux et ses liens — il crée des dynamiques : à l’image d’un rhizome (Deleuze), il se connecte à d’autres initiatives et renforce l’écosystème local.

Des projets comme le pavillon en terre crue et bois du groupe scolaire Le Vau à Paris — premier édifice en pisé porteur de la capitale, conçu pour renforcer les liens entre école, quartier et environnement — ou la Ferme des Possibles (93), qui mêle production agricole, économie circulaire et inclusion sociale, illustrent cette capacité à rayonner. Ces projets dits “inclusifs” associent pleinement les habitants et les acteurs locaux  : ils dépassent leur périmètre immédiat, encouragent l’action collective et inspirent de nouvelles manières d’habiter et de faire ensemble.

Cet engagement se traduit concrètement :

nous avons signé la charte TSE (Transition Sociale et Environnementale) de Grand Paris Sud, qui formalise notre volonté d’agir en faveur d’un développement équilibré ;
nous participons à des formations et démarches collectives pour faire évoluer nos pratiques : économie circulaire, sobriété constructive, et innovation dans la gestion des ressources (ex. formation « Concevoir et piloter un projet avec et pour le réemploi »)  ;
l’implication majoritaire de partenaires, prestataires et clients locaux, basés en Seine-et-Marne (77), en Essonne (91) et plus largement en Île-de-France, qui garantit un ancrage territorial fort.

S’ancrer dans un lieu permet de révéler des manières de faire, de vivre et de construire qui peuvent inspirer ailleurs – sans modèle, sans reproduction, mais par l’exemple. C’est à cette échelle concrète et humaine que nous choisissons d’agir.

« C’est en tissant du lien local que l’on crée des résonances durables. »  Zeenat Hoang

›

‹

□